L’Histoire de Notre-Dame du Peuple
La chapelle « votive » de Notre Dame du Peuple est née en 1524, il y aura bientôt un demi millénaire, d’une décision des échevins de DRAGUIGNAN, sous la pression du peuple dracénois unanime. Il fallait commémorer un miracle : en Avril la peste qui ravageait toute la Provence venait d’épargner la cité grâce à l’intervention d’une « Dame de Lumière » apparue pour s’interposer face à une contamination galopante, « dame » que le peuple entier reconnaissait pour la Vierge Marie, ce sera donc Notre Dame, protectrice du Peuple dracénois.
Le miracle devait se reproduire à de nombreuses reprises face aux épidémies de peste, puis au 19ème siècle de choléra. Chaque fois, comme par exemple en 1722, où un tableau de facture naïve immortalise la scène, et toujours sous la pression du peuple, les édiles de la ville renouvellent le vœu de placer la cité et ses environs sous la protection de « Nostro Damo di Populo », et cela en agrandissant et embellissant à chaque fois l’édifice et en créant une procession populaire pendant laquelle les élus dracénois apportent le 8 Septembre, fête de la Nativité de la Vierge, les clefs de la Cité à la protectrice du peuple de Draguignan.
Renouvelé à maintes reprises ce vœu à survécu aux troubles de la Révolution et de l’Empire, ainsi qu’aux grandes guerres du XXème siècle. Mais la chapelle votive, cœur de la spiritualité dracénoise, où règne au milieu des ex-votos le magnifique retable de la « Vierge au manteau » doit être restaurée pour retrouver, avec les techniques les plus modernes afin que le peuple dracénois retrouve dans tout son éclat ce monument qui immortalise le vœu qui l’a fait naître et qui a déjà perduré pendant cinq siècles, comme le chante le cantique populaire du 8 Septembre :
« Draguignan t’a voué le plus fidèle amour, ô Vierge tutélaire… ».
Notre-Dame du Rosaire
Les travaux
La chapelle Notre-Dame du Peuple a souffert des assauts du temps et de la modernité.
Jadis entourée de constructions éparses et de terres cultivées, la voilà cernée béton, d’asphalte, de voies et de bâtis qui déséquilibrent l’hydraulique et la mécanique des sols. Les hommes ont cru prendre soin de ses façades en les colmatant au fil des ans par des enduits de ciment qui ont peu à peu étouffé son âme de calcaire et de chaux, emprisonnant dans ses murs une humidité superflue. De plus en plus nombreux, les véhicules ont pris leurs quartiers au plus près de ses murs, oubliant qui elle était et sans prendre garde aux dégâts qu’ils causaient.
C’était avant.
Une prise de conscience forte, appuyée par un diagnostic attentif, a permis d’enclencher un grand chantier de sauvegarde de la chapelle, de restauration du bâti et de son mobilier. Des investigations ont été menées, pour contrôler l’étanchéité des réseaux d’eau pluviale. Les gouttières côté rue Notre-Dame du Peuple y seront reliées, et des jardinières viendront compléter les prochains travaux de rénovation de la rue Victor Hugo en condamnant tout stationnement rapproché. Le mur qui longe le jardin à l’arrière du Chœur va laisser place à une grille de ceinture, qui contribuera à l’aération de ce qui deviendra un bel espace de rencontre.
Au-dedans, l’ensemble des boiseries du Chœur et de la Chaire est en passe d’être restauré. Les réseaux électriques seront réhabilités et dissimulés. Les murs seront libérés des ciments et des peintures synthétiques qui les polluent pour recevoir des enduits à la chaux, naturels, respectueux de leur socle de pierre, dans les tons originels de la Chapelle qui ainsi gagnera en luminosité. Un à un, les exvotos seront déposés pour permettre le traitement des parois, puis remis en place en sorte que soit ménagée la circulation d’air qui pérennisera l’état de l’ensemble. La préservation des œuvres d’art est engagée, sous l’expertise des Affaires Culturelles. Pour qu’au final notre chapelle recouvre la beauté indissociable du culte à notre Mère.
C’est demain, et cela a déjà commencé.